Les carences en micronutriments (Vitamine A, fer, zinc et iode) sont fréquentes et
sont loin d’être contrôlées en dépit des efforts notables dans la mise en place d’un
programme de supplémentation en vitamine A et de déparasitage bi- annuels des
enfants de 6 à 59 mois. Récemment, un effort est entrepris pour assurer la
disponibilité du sel iodé.
La morbidité contribue à l’apparition de la malnutrition. En effet, les enfants ont
besoin de plus d’aliments nutritifs quand ils sont malades mais, très souvent, ils
mangent moins et donc ont un apport moindre en nutriments. La fièvre, les
infections aiguës des voies respiratoires et la diarrhée sont des maladies courantes
chez les enfants Mauritaniens. Durant les quinze jours précédant l’enquête, les
prévalences nationales de la fièvre, toux avec difficultés respiratoire et diarrhée sont
respectivement 21%, 13% et 10% (UNICEF, 2006). Parmi ceux qui ont eu la
diarrhée, 44% n’ont bénéficié d’aucun traitement.
La couverture en solution de réhydratation par voie orale (SRO) est de 28% et le zinc n’est pas encore introduit
dans les politiques et programmes de lutte contre la diarrhée. Ces éléments mettent
en lumière la nécessité des progrès à faire dans la prise en charge des enfants
malades.
Le statut nutritionnel de l’adolescente1 et de la femme affecte l’issu de leurs
grossesses et leurs capacités à s’occuper de leurs enfants, y compris l’allaitement
maternel. En Mauritanie, 13% des femmes en âge de procréer ont un indice de
masse corporelle (IMC) bas indiquant un déficit énergétique chronique et 38%
d’entre elles ont un surpoids (EDSM, 2000/01). L’anémie est fréquente chez les
femmes particulièrement durant la grossesse.
Les femmes et les enfants vivant dans des situations exceptionnelles, incluant
l’urgence nutritionnelle et l’infection VIH/SIDA chez l’un des parents, sont
particulièrement vulnérables à l’impact des pratiques d’alimentation du nourrisson et
du jeune enfant. La pandémie du VIH et le risque de transmission de la mère à
l’enfant par le lait maternel constituent un défi unique à la promotion de l’allaitement.
De même le changement des conditions socio-économiques peut intensifier les
difficultés des familles à maintenir des pratiques d’alimentation et des soins
appropriés.
L’urbanisation en Mauritanie s’accélère avec plus de la moitié de la
population qui vit actuellement dans les villes. Contrairement aux ruraux, les citadins
dépendent entièrement du revenu monétaire pour leur survie, ce qui entraîne des
écarts importants de revenus et d’accès aux services sociaux de base entre les
différentes couches socio-économiques.
Les conséquences des pratiques inadéquates d’alimentation du nourrisson et du
jeune enfant sont un obstacle majeur aux efforts du gouvernement et de ses
partenaires vers un développement socio-économique durable et la réduction de la pauvreté. Aussi, les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ne seront pas atteints en Mauritanie sans une action vigoureuse d’accélération de la réduction de la malnutrition.
Des pratiques d’alimentation adéquates pour tous contribuent
directement à l’OMD1 (éradication de l’extrême pauvreté et la faim) et à l’OMD4
(réduction du 1/3 la mortalité des enfants d’ici 2015). Des travaux de recherche
récents ont montré que la mortalité des enfants de moins de cinq ans pourrait
diminuer de 13% avec des pratiques d’allaitement optimales et 6% de plus avec
l’adoption d’une alimentation de complément adéquate à temps opportun (Jones et
al 2003).
Une étude conduite au Ghana a montré que 16% de décès néonatals
peuvent être prévenus en nourrissant le bébé au sein le jour même de leur
naissance. Ce pourcentage passe à 22% lorsque le nouveau né est allaité dans
l’heure qui suit l’accouchement.